Les symptômes les plus fréquemment signalés par les personnes atteintes de la maladie sont la fatigue, une certaine difficulté à trouver le sommeil, le phénomène de Raynaud, les douleurs articulaires, la raideur au niveau des mains, la difficulté de concentration ainsi que la difficulté à former un poing.
Les patients souffrant de sclérodermie avec une atteinte cutanée ont une production excessive de collagène qui est responsable d’un épaississement et d’une induration du derme et d’un amincissement de l’épiderme. C’est la fibrose.
Rappelons que l’atteinte cutanée peut revêtir différentes formes : dans la forme limitée, seuls la partie distale des membres et/ou le visage peuvent être atteints. Dans la forme diffuse, la partie proximale des membres et/ou le thorax et/ou l’abdomen sont, en outre, touchés.
L’évaluation de l’étendue de l’atteinte cutanée est le plus souvent clinique et réalisée par le médecin lors de l’examen du patient au cabinet. Pour tenter d’être le plus quantitatif possible, un score cutané, appelé score de Rodnan, a été développé : il fait appel à 17 zones définies du corps (visage, thorax, abdomen, bras, avant-bras, mains, doigts, cuisses, jambes et pieds) que l’on évalue en terme d’épaississement cutané selon une échelle allant de 0 à 3. Ce score permet de suivre l’évolution d’un patient. Il est aussi utilisé dans les études cliniques pour apprécier la réponse aux traitements.
Enfin, les ulcères de jambe sont fréquents, ainsi que les troubles de la pigmentation (aspect trop ou trop peu pigmenté). Des dépôts calcaires peuvent se développer dans ou sous les articulations, en particulier aux doigts, coudes, chevilles, faces d’extension des avant-bras.
L’évaluation de l’atteinte est soit clinique par un médecin (mais il existe une grande subjectivité), soit par échographie, qui permet de calculer l’épaisseur de la peau, et par les biopsies; malheureusement, il n’y a pas de technique idéale sensible, spécifique, simple et facilement reproductible. Le SLIP TEST est la mesure du glissement de la peau sur un plan osseux sous-jacent.
Après la peau, c’est l’appareil digestif qui est le plus fréquemment atteint.
L’atteinte gastro-intestinale est responsable de symptômes dans 50% des cas, et ceux qui ne se plaignent de rien peuvent tout de même avoir une atteinte sous-jacente, qu’il convient de dépister.
Tout l’appareil digestif peut être atteint, de la cavité buccale au côlon, des atteintes du foie et du pancréas ayant aussi été décrites, mais rien n’est spécifique de la maladie ; les signes digestifs sont tout à fait banals, et on peut avoir une atteinte digestive en l’absence totale de symptômes d’alerte.
Il s’agit initialement d’un mauvais fonctionnement du système nerveux de commande, stade réversible sous traitement, puis vient une atrophie des muscles “lisses” et c’est à ce stade que les symptômes apparaissent, stade partiellement réversible sous traitement.
On aboutit, au stade ultime, à la fibrose musculaire, irréversible.
Elle est fréquente et précoce (80 % des cas). Les symptômes sont variables, non spécifiques, voire très souvent inexistants. Il s’agit :
Il est recommandé, même en l’absence de symptômes, de réaliser systématiquement une endoscopie digestive et, surtout, une manométrie oesophagienne (examen qui consiste en la prise de pression de l’oesophage, notamment du sphincter inférieur). La manométrie est l’examen de choix, pouvant détecter les anomalies précoces ; on peut faire aussi l’étude du pH (le pH évalue le taux d’acidité dans l’estomac : trop ou trop peu élevé) pour préciser le type d’un éventuel reflux : c’est la pHmétrie qui peut se faire sur 3 heures ou 24 heures. Tous les patients atteints d’une forme systémique doivent pouvoir bénéficier d’une manométrie initiale de base, et ceux dont la manométrie révèle des anomalies, doivent avoir aussi une endoscopie.
Celle-ci est fréquente, et en particulier à la portion anorectale; elle se manifeste essentiellement par une constipation et, parfois, par des problèmes d’incontinence anale. Le transit colique est prolongé ; des anomalies des fonctions anorectales surviennent précocement dans l’évolution de la maladie, et sont un des facteurs de développement d’incontinence anale; la manométrie anorectale montre une absence ou une diminution du réflexe inhibiteur anorectal.
Elle peut exister précocement, sans signes cliniques ou radiologiques. Elle peut être responsable d’essoufflement, d’une toux sèche, de douleurs thoraciques. On peut donc avoir :
la fibrose pulmonaire interstitielle diffuse.
l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP).
Il y aurait aussi une faible augmentation de la fréquence de certains cancers pulmonaires. L’auscultation par le médecin permet de retrouver les signes caractéristiques de cette atteinte pulmonaire; elle peut être complétée par des examens complémentaires :
Cette maladie est responsable d’une atteinte articulaire diffuse, bilatérale et symétrique, parfois inaugurale, surtout des poignets, des mains, des genoux et des chevilles, pouvant ressembler à une polyarthrite rhumatoïde. Les radios peuvent montrer :
Elle se caractérise par des douleurs musculaires, des crampes, et parfois une faiblesse des muscles des épaules, des bras, des fesses et des cuisses.
Le péricarde peut être touché, même en l’absence de symptômes, réalisant ce que l’on appelle une péricardite aigüe ou chronique (le péricarde est le tissu qui enveloppe le coeur, recouvrant la partie musculaire, et qui, lorsqu’il est atteint, peut empêcher les contractions normales du coeur, aboutissant à une défaillance cardiaque).
Le myocarde (muscle cardiaque) peut être aussi la cible de la maladie : cette “myocardiopathie sclérodermique” est grave. Elle est due à la fibrose disséminée dans l’ensemble du myocarde ; c’est un facteur majeur du pronostic ; elle est responsable d’insuffisances cardiaques dont le traitement est difficile, de troubles du rythme et de la conduction.
Ces anomalies cardiaques doivent être systématiquement recherchées dès le diagnostic porté, par électrocardiogramme, échographie cardiaque, Holter et, éventuellement, scintigraphie myocardique. La péricardite chronique est souvent associée à une atteinte rénale sévère.
Dans la grande majorité des cas, on observe une simple protéinurie sans gravité ; mais il existe des atteintes plus sérieuses. C’est la “crise rénale sclérodermique”. Elle débute dans les 2 à 3 ans après le début de la maladie, et cela, surtout en cas de :
Cette “crise rénale” est une insuffisance rénale aigüe (de façon très rapide, les reins ne fonctionnent plus), très fréquemment associée à une hypertension artérielle sévère, voire “maligne”, et à des troubles majeurs de la coagulation. L’HTA maligne associe des chiffres tensionnels très élevés, avec pour conséquences une défaillance cardiaque, une encéphalopathie, une atteinte rétinienne avec risque de cécité, une atteinte renale ; elle nécessite des mesures urgentes de réanimation.
Auparavant, il fallait une dialyse urgente, parfois même l’ablation des deux reins pour sauver le malade, mais malgré tout avec une mortalité élevée ; à l’heure actuelle, l’utilisation d’une nouvelle classe d’antihypertenseurs (les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine) a permis de passer le cap et de réduire nettement la mortalité.
Avenue de Celtes 54 à 1040 Bruxelles
Créée le 1er septembre 1999, L'Association des Patients Sclérodermiques de Belgique, constituée en A.S.B.L. a son siège social à Bruxelles. Elle a pour but de créer une chaine de solidarité et d'espoir entre les patients.